Comment gérer la charge mentale ?
Quand la charge mentale s’installe insidieusement en chacune de nous, comment faire pour s’en débarrasser ?
Le pire c’est que parfois on ne s’en rend même pas compte, mais on a tendance à tout prendre en main, pour être certaine que tout sera fait et bien fait. Mais c’est comme ça que commence cette spirale infernale et qu’on a tendance à pêter les plombs. Et quand ça arrive, alors notre entourage ne comprend pas forcément pourquoi et demande pourquoi on n’a pas demandé de l’aide. Sauf que cette aide, ne devrait pas s’appeler aide au sein du cocon familial. Il est normal que tout le monde participe, et « n’aide » pas la mère à tout gérer.
Allez c’est parti pour un article sensible où on est nombreuse à s’y retrouver.
Sommaire
Qu’est-ce que la charge mentale ?
C’est en 2020 que le Petit Larousse Illustré intègre la notion de « charge mentale » dans ses définitions, mais elle apparaît en 1984 dans les écrits de Monique Haicault, sociologue française, dans « La gestion ordinaire de la vie en deux«
L’enjeu consiste à organiser, donc faire tenir ensemble, les successions de charge de travail, de les imbriquer, de les superposer, ou, au contraire, de les désimbriquer, de fabriquer des continuités : sore de fondus enchainés, de jouer sans cesse, sur ce qui marche ensemble et ce qui est incompatible
Monique Haicault
Concrètement ?
Il s’agit tout simplement du fait de penser à tout pour tout le monde. Ca arrive à la fois au sein de la sphère familiale, mais aussi au sein de la sphère du travail.
Qui ne s’est pas retrouvé à remplir en avance la photocopieuse pour les collègues, faire les commandes de fournitures pour les autres services, ou bien de penser à prévoir le renouvellement de l’abonnement pour Liliane de la compta ?
Et bien voilà c’est ça. C’est ce qu’on appelle communément être « maman poule » de s’occuper de tout pour tout le monde en oubliant très souvent une personne : soi.
Là pour cet article, je ne parlerai que de la sphère familiale par contre.
Comment elle s’installe dans notre quotidien ?
Tu vas voir, la charge mentale est super insidieuse. Elle s’installe parfois alors que tu es simplement en couple.
Ca commence tout simplement à vérifier que son chéri a suffisamment de lames de rasoir, ou bien vérifier si il n’a pas trop de chaussettes trouées pour anticiper ses besoins et faire les achats.
Mais c’est aussi penser au logement : anticiper le ménage car on a des copains qui viennent le vendredi soir, et donc qu’il faut que tout soit propre la veille, sans compter faire les courses avant pour pouvoir leur préparer un bon truc à manger la veille qu’on aurait plus qu’à réchauffer en sortant du travail.
Tu vois un peu le truc là ?
Et puis ça s’accélère avec l’arrivée des enfants. On a alors d’autres personnes à penser, et en plus celles-ci au départ ne sont absolument pas autonomes et ont vraiment besoin d’aide. Pour manger, pour se laver, s’habiller etc … C’est quand même une sacré charge supplémentaire à la maison, même si c’est aussi un vrai bonheur.
Et c’est souvent à partir de ce moment-là où on est en plein dans la charge mentale … On doit vraiment penser à tout le monde et tout anticiper.
Comment se débarrasser de la charge mentale
Certaines personnes gèrent très bien la charge mentale. On n’est pas toutes égales face à ce phénomène. Je dis « toutes » car il s’agit la plupart du temps d’un problème féminin.
Si la charge mentale est un vrai souci, il existe plusieurs solutions pour la diminuer ou l’éviter.
Faire un conseil de famille
C’est à ce moment-là qu’on explique qu’il est important de mettre en place un roulement des tâches dans la maison ou bien une répartition. En effet, ce n’est pas à la maman de tout gérer.
Concrètement, ça peut se traduire par l’établissement d’un tableau de répartition des tâches ménagères avec notamment une participation des enfants en fonction de leur âge.
Faire prendre leurs responsabilités à chacun
Ca peut être la mise en place d’une liste de courses disposée en évidence sur le frigo. Ainsi si le petit dernier a bientôt fini ses céréales et qu’il ne l’indique pas sur la liste, il n’en aura pas aux prochaines courses.
Pareil pour le linge. Tout linge sale non déposé dans la panière à linge sale ne sera pas lavé. Ce n’est pas à toi d’aller faire le tour des chambres pour vérifier que tout est bien mis au sale ou carrément le mettre.
Savoir lâcher prise
C’est souvent le point le plus difficile, en tout cas pour moi. Il faut accepter non pas qu’on nous aide, mais que tout le monde participe à sa façon.
Ca veut dire parfois lâcher du lest sur son degré d’exigence. OK ce n’est pas forcément grave si son conjoint ne fait pas le lit, comme on l’aurait voulu.
Par contre, pour certains points, comme l’hygiène, on peut demander à ce que des efforts soient réalisés : mieux désinfecter certaines zones du foyer par exemple, en faisant de telle ou telle manière. Le tout est de ne pas l’infantiliser.
Pour la régularité du ménage dans la maison, c’est pour ça que j’ai mis en place des routines ménage, et que je les ai inscrites dans notre agenda commun. Je ne voulais plus être celle qui impulse l’activité ménage, et passer aussi pour la chiante de service. Mais hélas pour le moment, mon homme a tendance à zapper de regarder sur l’agenda. Il va peut-être falloir penser à une autre façon de le présenter, car sur la finalité, la routine ménage qu’on a mise en place nous convient parfaitement.
Pour aller plus loin dans le sujet
Pour aller plus loin, je t’invite à découvrir la BD d’Emma, qui a été pour moi une vraie révélation de ce qu’on vit au quotidien. Elle a d’ailleurs sorti cette BD dans un de ses livres, Un Autre Regard 2, où elle aborde d’autres phénomènes de société, avec un certain recul.
Ensuite d’autres livres ont surfé sur la vague, comme Mon P’tit Cahier Zéro Charge Mentale, qui contient une partie de travail sur soi et divers conseils.
Et puis il y a d’autres livres, comme Exit La Charge Mentale, qui me plaisent plus car justement ce sont des livres à lire à 2 et qui proposent des solutions à prendre à 2.
Et voilà ! C’était un sujet un peu différent de ceux d’habitude, mais que j’avais envie d’aborder depuis pas mal de temps, sans avoir pris le temps de le faire.
Je suis curieuse, et intriguée, d’avoir ton retour sur le sujet.
Un commentaire
Damian
Bonjour ! Je suis un homme et il est malheureusement vrai qu’en général nous n’aidons pas, ou si peu. Ce qui est un peu bizarre quand on réfléchit au goût naturel qu’on a, dans sa vie professionnelle, à faire les choses le mieux possibe afin de se faire bien voir par ses collègues et sa hiérarchie. Alors, pourquoi pas aussi à la maison ?
Je crois qu’une bonne partie de la charge mentale des femmes s’explique par le fait que, lorsque leurs hommes se décident enfin à « aider » (et je suis d’accord que ce n’est pas assez, qu’il faut vraiment s’impliquer et faire 50%-50%, et non pas juste « aider »), les hommes (ou tout autre individu pour le cas) va faire les choses « à sa façon », différémment de la façon de leurs femmes, peu importe si lègerement différentes ou tout à fait différemment. Du coup, leurs femmes râlent et ne sont jamais satisfaites que leurs hommes n’aient pas fait les choses EXACTEMENT comme elles le font … et du coup, à part l’engueulade (je signale au passage que les femmes ne prennent jamais de gants alors qu’elles l’exigent de nous, bonjour l’égalité), les femmes finissent par reprendre aux hommes les tâches qu’elles leur avaient initialement confiées (quelques hommes font exprès de tout mal faire et ceux-là il faut les dresser à la dure, je ne dis pas les « éduquer » mais bien les dresser).
Or, les femmes, dans leurs vies de couple ou famille, GAGNERAIENT BEAUCOUP à laisser chacun (homme, enfants) à faire les choses comme ils peuvent ou savent (ça permet d’installer petit à petit l’habitude que les hommes ou enfants s’occupent de X, Y ou Z, ce qui est le but principal), et seulement de temps à temps se permettre d’émettre une réflexion sur une façon plus efficace de faire ces tâches (genre, « tu gagnerais du temps si tu commençais par X au lieu de Y »).
Chaque individu possède sa façon de faire et son rythme, et à mon avis l’erreur des femmes consiste à vouloir que leurs hommes et enfants fassent tout EXACTEMENT comme elles. Mais réflechissez un instant : parmi vos copines ou collègues de travail il y a forcément certaines qui, tout en étant des femmes comme vous, font les mêmes choses de façon différente. Mais vous ne les houspillez pas forcément pour autant ! Pourquoi alors ne pas donner à vos hommes et enfants cette même tolérance envers les femmes de votre entourage qui font des choses de manière différente ?
Lorsque vous les laissez faire « à leur façon », même si ce n’est pas 100% parfaite comme vous voudriez, eux ils s’impliquent (et pourront toujours s’améliorer par la suite) et vous vous déchargez d’une partie de vos tâches et de votre charge mentale. Il est normal et sain de parler (avec tact et de façon constructive) de la répartition des RESPONSABILITES (je préfère ça aux tâches) et d’échanger sur le pourquoi chacun pense que sa façon de faire soit meilleure ou plus efficace, ce qui n’est pas normal est de penser que MA façon de faire, même si elle est 100% parfaite, DOIT s’imposer à chacun (et générer ainsi du refus, conscient ou sous-conscient, ce qui expliquerait beaucoup de « mauvais résultats »).
Je pense aussi qu’il est normal et sain qu’il y ait une ROTATION périodique des responsabilités, en tout cas de celles qui peuvent l’être, afin de ne pas trop s’enfoncer dans une certaine routine qui pourrait se transformer en une situation du genre « moi je ne m’occupe pas de ça, toi as voulu t’en occuper, tu assumes et tu te démerdes tout(e) seul(e) ». Et de s’encourager mutuellement à faire aussi des « mini-actes d’amour » : j’ai fini de m’occuper des mes responsabilités de la journée et peut me vautrer dans mon canapé, mais avant de le faire, je vais faire 1 ou 2 ou 3 petites choses pour alléger la charge de mon/ma conjoint(e) et lui faire plaisir, par exemple c’était prévu que ce soir elle cuisine un ragoût, et bien je vais tout préparer pour elle et, si je peux, je le fais à sa place, elle me le revaudra plus tard – et inversement.
Bonne journée !